• Samedi 17 Novembre 2012

    Je me sentais vulnérable. Abandonnée sur un vaste no man's land, comme un croisé en terres inconnues, je me sentais... insignifiante, tout à coup. Vous savez, quand on est gosse, on a tendance à penser que le monde est sous nos pieds, et non pas tout autour de nous, nous entourant et nous emprisonnant de son immensité vertigineuse, effrayante. Quand on est gosse... On sait pas. On sait rien. Et c'est peut-être ça, le plus beau. L'ignorance. Ce matin, je me sentais définitivement seule face au monde. Le nez devant l'imposante fenêtre de verre qui ornait mon appartement, dans le quartier de Harlem, perdu aux confins de l'immensité New Yorkaise, des Américains pressés, des soit-disant "maîtres du monde". Je me sentais faible, tellement Anglaise, avec pour bagage un accent prononcé. Et la pluie qui frappait la vitre encourageaient ce sentiment étrange, ce "mal du pays" que j'avais sur le coeur depuis que j'avais débarqué ici.

    Pourquoi avoir quitté le cocon familial, alors? Il aurait bien fallu que je laisse respirer mes chers parents et qu'enfin je vole de mes propres ailes. A 18 ans je me devais d'être adulte, plus responsable, et surtout moins dépendante de ma famille. Famille qui, d'ailleurs, m'avait adoptée à l'âge de 13 ans, en 2008. La raison de ça, une mère qui ne pouvait tout bêtement pas s'occuper de moi. C'avait d'ailleurs été le plus beau jour de leur vie, à ce couple stérile que formaient mon père et ma mère adoptifs, lorsqu'ils m'avaient accueillie. Moi je ne ressentais rien, sinon une reconnaissance extrême pour ceux qui m'avaient élevée et choyée comme leur propre enfant. Je n'étais pas simple, avant, et ces parents aimants avaient réussi l'impossible, m'épanouir et me faire m'ouvrir au monde. J'avais eu une période d'adolescence assez sombre, et leur patience avaient été indispensable pour me tirer de ce mauvais pas. Mais Dieu merci, tout ça c'était le passé. Cette nouvelle ville, ce nouvel appartement où je venais d'emménager étaient la transition de rigueur pour enfin aller de l'avant, et devenir une adulte. Indépendante et responsable. Malgré cela, je n'étais toujours pas sûre de la façon dont j'allait m'arranger, désormais. Je ne connaissais personne, pas même mes voisins, et à l'université j'avais juste une vague connaissance, Katherine, qui avait été assez sympathique avec moi. Hormis cette fille... le vide complet. 

    La solitude, je commençais à réellement voir de quoi elle avait l'air, et ce malgré les appels quotidiens de la famille. Elle était, à vrai dire, plus froide que je l'aurais crû. Etudier la Psychologie n'arrangeait rien. Je me construisais un petit monde de réflexion malsain, et je n'aimais pas réaliser à quel point être seule me pesait, moi qui me pensait solitaire. En réalité, personne n'aime rester seul. L'absence de mes parents m'avaient fait réaliser cela.

    Perdue dans mes pensées, je n'avais pas fait attention au temps, à l'horloge qui affichait déjà 11H43, alors que je devais sortir pour m'acheter des livres, pour mes cours, et ce avant le lundi suivant, sachant que le dimanche la librairie fermait ses portes, et qu'elle n'était ouverte qu'aux charmants horaires de 8H à 12H.
    - Raaaaaaaah, ça va fermer...! que je m'écriais bien vite, me foudroyant intérieurement de cette capacité que j'avais de partir si loin, en si peu de temps, et d'oublier mes obligations, ainsi que mes urgences, aussi pressantes soient-elles.

    Rapidement je trouvais mon sac, que j'avais négligeamment posé sur la table du salon, comme à mon habitude, et j'emboîtais le pas en direction de la sortie, en priant pour que dehors il ne pleuve plus dès que je serais à l'extérieur.
    J'avais le sentiment que ce jour de la Ste Elisabeth, en France, ne serait pas un bon jour pour Beth St Jones. Définitivement... pas un bon jour, pour une anglaise mélancolique.


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    Bienvenue sur mon blog, où je compte mettre des histoires Sims.

    Je suis aussi connue -enfin "connue"- sous le pseudo Saucisse, ou bien encore Paperbirdo.

    Me demandez pas pourquoi je change si souvent, il n'y a pas de raison particulière...

    ... je suis juste particulière... 


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