• Ex. 2

    La météo s'était adoucie, entre temps, et les nuages gris qui assombrissaient le naturel bleu du ciel n'étaient désormais qu'un mauvais souvenir. Livres en sac, après avoir manqué de me faire enfermer à l'intérieur de la librairie, tout me semblait en effet plus beau. Moi qui pensais tantôt que cette journée ne s'annonçait pas bien. Je décidais, en vue du temps magnifique, de ne pas rentrer immédiatement chez moi et de faire un détour vers un parc avoisinant mon appartement, pour lambiner un peu. 

    Depuis les quelques semaines ennuyeuses que je vivais dans cette grande ville, j'avais repéré ce parc plutôt accueillant, ou relativement peu de monde passait. Je n'avais jamais, à vrai dire, été quelqu'un de très "boîte de nuit". Oui, je devais bien l'avouer, j'étais plutôt casanière. Hormis, bien sûr, lorsque des amis me traînaient en soirée... et encore, je ne me laissais pas si facilement faire. Il y avait d'ailleurs une place que j'apréciais tout particulièrement ici, un banc. A chaque fois que je venais, je le trouvais vide, fort heureusement. Alors, forte de cette nature humaine qui veut que l'on s'estime propriétaires de ce qui nous tombait sous les yeux, je m'estimais en droit de virer un éventuel géneur pour mon bien-être personnel, si besoin s'en ferait sentir.

    Ce que je ne savais pas, c'est qu'aujourd'hui il y aurait bel et bien quelqu'un, avachi sur ce banc si cher à mon coeur, allongé en fait totalement paisiblement, tandis que je réalisais que cette fois, la place n'était pas libre, à mon grand désarroi.

    Sortant alors brusquement de mes pensées abracadabrantesques, je réalisais que je ne pourrais pas me relaxer ici, comme à mon habitude depuis quelques jours. A cette pensée, je déglutis légèrement. Certes il n'y avait pas mort d'homme, et je pouvais parfaitement passer mon chemin en direction d'un banc proche. Mais non, c'était celui-là qui me plaisait, rien à faire. Et les habitudes, comme on dit, ont la vie dure. C'est pourquoi je décidais non pas de virer l'individu, car je n'en avais officiellement pas le droit, mais de l'encourager vivement à me céder une partie du bien public, voire dans le meilleur des cas la totalité de celui-ci.
     

    - Excusez-moi...

    Pas de réponse, il devait être endormi. Je décidais tout de même de redoubler d'initiatives...

     - Monsieur...

    ... en vain cependant. L'homme ne bronchait toujours pas. Il semblait être dans un sommeil profond. Le maudissant de l'intérieur, j'abandonnais là mon précieux siège pour m'en aller vers un autre bien moins intéressant à mes yeux.

     Il était assez mignon, à vrai dire, en le regardant de plus près. A le regarder ainsi, on pourrait lui donner le bon Dieu sans confession, il semblait si sage. Un inconnu endormi sous un arbre. Quoi que plus romantique? Détailler les gens que je croisais et qui m'entouraient, c'était quelque chose que j'adorais, à vrai dire, comme un loisir à part entière. J'avais toujours adoré scruter les personnes, que je les connaisse ou non, pour décortiquer leurs petits secrets que je m'inventais, et éventuellement en créer d'autres pour rendre le personnage plus intéressant encore. Je ne savais pas qui il était, mais je devinais assez facilement ce qu'il devait être, avec une telle expression de sérénité affichée sur ce faciès angélique.

    - Un problème? Fit-il soudain, tandis que j'eus un léger soubressaut de stupeur, prise en flagrant délit d'espionnage, sur la personne d'un étranger que j'avais surpris sur mon banc fétiche.
    En réalité... il n'était pas endormi.

    Je me sentis grandement stupide, plantée là à le détailler sans raison apparente, et dans mon cerveau embrumé par la honte, le rouge me montant aux joues, j'immaginais mille et une excuse pour m'être conduite de la sorte. Aucune, cependant, ne pouvait justifier ce que je faisais, ou n'étant tout simplement assez claire pour que je l'articule correctement, passablement en état de choc. C'était, à vrai dire, une de ces situations embarrassantes dont on rit ensuite, mais qui sur le moment vous donnent une furieuse envie... de vous cacher 6 pieds sous terre, instantanément.


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  • Commentaires

    1
    piniatra Profil de piniatra
    Dimanche 12 Août 2012 à 20:11

    Mdrrrr prise en flagrant délit de matage * ce mot n'existe certainement pas xD * mais tu m'as compris c'est l'essentiel xD

    2
    Gaewen Profil de Gaewen
    Jeudi 18 Juillet 2013 à 17:30

    mdr en mode matage de beau gosse

     

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